La France a besoin d’un choc d’attractivité. Ses entreprises ont besoin de produire et de vendre de nouveau pour que les Français puissent garder ou trouver un emploi. Loin de partir de cet objectif, le plan du Gouvernement est, une fois de plus, un projet conçu par des technocrates de Bercy totalement déconnectés du monde de l’entreprise et du travail, alors qu’il est nécessaire d’écouter les entrepreneurs, les artisans, les indépendants !

Où sont les réformes structurelles de simplification administrative, de refonte de la formation professionnelle, de baisse du coût du travail pour libérer leur compétitivité ? Le gouvernement agit dans une logique de Commissariat au Plan et injecte des milliards dans ses propres choix. Les aides seront attribuées par des hauts fonctionnaires de Bercy ou des sous-préfets à la relance dont le métier n’est pas d’être connectés au monde réel des entreprises et de l’innovation. Pourquoi ne pas avoir confié ce budget d’aides aux entreprises en difficultés aux tribunaux de commerce et aux chambres du commerce et de l’industrie, en prise directe avec les acteurs économiques ? Eux savent distinguer les pépites et soutenir les jeunes pousses qui deviendront des succès français.

Les entreprises déjà très endettées ont bénéficié de PGE qui leur ont donné un petit souffle, sans remédier à leur problème principal : la sous-capitalisation. Le plan n’apporte aucune réponse à cette question. Le recours aux emplois aidés masque une fois de plus l’inadaptation de la formation professionnelle et technologique, à laquelle le projet du gouvernement ne s’attaque pas. Sans formation efficace associée, ces jeunes finiront à Pôle emploi, piégés par ce colmatage court-termiste. Pourquoi ne pas engager une refonte de la formation, de son organisation, de sa gouvernance et de son mode de financement.

La crise sanitaire ne doit pas servir de prétexte pour ne plus avoir de stratégie en matière de politique économique. Le gouvernement a sorti le carnet de chèque, mais à terme ce seront bien les citoyens français et européens qui devront payer. On attendait un choc d’attractivité, on nous apporte un choc de dette !

 

Nelly Garnier et Aurélien Véron,

porte-paroles du groupe « Changer Paris »