La sobriété énergétique est un échec à Paris

Paris, pont d’Iéna. Il est 23 h 45, tous les regards sont tournés vers la Dame de fer quand soudainement sa robe de lumière s’éteint intégralement. Fini les étincelles de minuit qui font rayonner la Tour Eiffel et entretiennent la magie de Paris.

La Ville lumière n’est plus, car Anne Hidalgo en a décidé autrement. Tous les bâtiments de la Ville sont soumis au même régime dès 22 h. Avec la baisse du chauffage dans les locaux municipaux et les piscines, l’exécutif espère réduire sa consommation de 10 %. Éteindre la lumière et baisser le chauffage, voilà le « plan » ! Qualifier ces mesures cosmétiques de la sorte est tout de même très audacieux, mais au royaume de la novlangue tout semble possible ! Comme un aveu d’insuffisance, l’exécutif a présenté dans la foulée d’autres mesures qui ne changent rien, qu’elles soient anecdotiques, ou parce qu’il s’agit de décisions prises auparavant et recyclées pour l’occasion.

La municipalité n’a en réalité ni plan ni vision en matière de sobriété énergétique. La Chambre régionale des comptes l’a démontré : entre 2004 et 2018, Paris n’a diminué sa consommation d’énergie que de 5 % alors qu’elle aurait dû baisser de 25 % ! À luminosité comparable, la consommation énergétique de l’éclairage des rues n’a baissé que de 3,5% quand elle aurait dû diminuer de 30 % ! L’exécutif a toujours échoué en matière de sobriété énergétique, qui lui sert en réalité de prétexte pour réaliser des économies budgétaires.

Renforcer les exigences de la Ville auprès de ses prestataires, améliorer les incitations à recourir à des énergies renouvelables dans le parc de logements sociaux et privés, renoncer à des pro- jets d’aménagement énergivores, voilà̀ des solutions qui manquent à notre Ville pour atteindre ses objectifs et que nous proposons.