Les parisiens au secours de leurs bibliothèques

La Ville de Paris a récemment annoncé la réouverture après travaux de la bibliothèque François-Villon. Cette nouvelle cache une réalité peu reluisante : c’est l’engagement des Parisiens qui pallie l’incurie de la Mairie.

Les bibliothèques et médiathèques sont pourtant les équipements culturels de proximité par excellence. Lieux d’accès à la culture pour tous et de mixité sociale, leur rôle s’étend au-delà de l’emprunt de livres : apprentissage du français et du numérique, travail seul ou en groupe, ateliers jeunesse…

Il n’est pas acceptable que la plupart des chantiers en ce domaine soient réalisés sur les fonds du budget participatif. Dès 2017, plusieurs bibliothèques de quartiers populaires ont ainsi dû passer par ce biais pour faire financer des travaux aussi essentiels que l’amélioration de la signalétique et de l’accessibilité, l’acquisition de nouveaux équipements ou la rénovation des bâtiments. Les Parisiens ont appris la leçon et adressent régulièrement des projets liés aux bibliothèques.

Est-il concevable, dans une capitale comme Paris, que les habitants se voient obligés de déposer eux-mêmes des projets pour « moderniser les bibliothèques & conservatoires » (2019), ou pour « ravaler et mieux isoler le centre Valeyre », qui regroupe plusieurs équipements publics dont une bibliothèque dans le IXe arrondissement (2022) ?

Toute à sa folie des grands projets, la Ville n’a plus les moyens d’assurer l’entretien de ces équipements. L’obsolescence de plusieurs bibliothèques constitue le symptôme de son désintérêt pour leur amélioration.

Alors qu’elle se félicite de la construction de la médiathèque Baldwin à grand renfort d’images de synthèse, ce sont les Parisiens qui, sur le terrain, agissent et désespèrent de voir un jour plus de bibliothèques ouvertes le dimanche.